dimanche 28 avril 2013

Attendre ...




S’asseoir devant la table où sont posés pinceaux et bols d’encre. Attendre, exprimer. Quoi ?
Il y a bien sûr tout ce qui m’entoure. Mon environnement. D’abord, un paysage ou des paysages. Paysage essentiellement celui des rizières, des bassins d’élevages aquacoles bordés de palmiers d’eau. Un horizon plat où le regard peut se perdre à l’infini. Des touffes de bambous, la gracile  verticale des palmiers aréquiers. L’eau, la terre intimement mêlées. Et puis des hommes, des femmes dont l’hospitalité m’est devenue familière. Des enfants sur le chemin d’une école. Une vieille femme assise sur le seuil d’une petite maison.
Observer la moindre variation de la lumière sur l’ondoyant tapis de la rizière. Sentir la brise de mer qui se lève à 14h précises. Ecouter une musique lancinante, le chant moqueur d’un oiseau, le cri d’une marchande ambulante.
Intuition qu’il s’agit de bien autre chose, qu’il y a un au-delà de ce paysage, un au-delà de ces bruits, de ces odeurs, un au-delà de ces rencontres.  
Saisir toutes ces choses insignifiantes. Les éléments les plus anodins de mon quotidien suscitent des émotions dont je cherche à garder l’empreinte. La trace de ce qui me relie au monde dont je ne suis qu’un infime élément. 
30 avril 2013