dimanche 18 décembre 2016

La pluie (suite et encore)



D’un ciel uniformément gris la pluie continue de tomber depuis des jours que l’on ne compte plus. Drue et incessante, ces gouttes fines et serrées comme des stries forment une immense musique ininterrompue accompagnant notre sommeil et baignant nos activités diurnes. On pourrait se lasser et avec raison maudire cette pluie et les ravages dont elle est la cause. Seuls quelques hommes du voisinage tendant des filets dans ce qui habituellement est une vaste rizière ne peuvent s’empêcher de considérer la pluie comme un bienfait du ciel et une bonne aubaine pour améliorer l’ordinaire de leur repas.
18 décembre 2016

   

Encre de Chine et lavis ( 24x32)

vendredi 16 décembre 2016

La pluie

" La pluie est ici parfois si drue et si continue que l'espace entre les gouttes en est tout chargé d'humidité blanche et que l'air en devient un élément liquide dans lequel nous évoluons presque comme des poissons. L'eau occupe tout l'espace qui nous entoure. Elle transforme les rues en cours d'eau, les champs en étangs. Elle pénètre dans les maisons et envahit les espaces de conversation entre les gens. " 
( 16 décembre 2016)

                

mardi 13 décembre 2016

N'oublie pas .

" Les négligeables désagréments du quotidien comme ces longues journées où la pluie vous enferme seul face à face avec votre écran de télévision vous feraient oublier qu'ailleurs dans ce monde des fillettes sont violées avant de servir de bombes humaines capables de détruire d'autres innocences. Parfois la douleur me ferait oublier la confrontation avec les horreurs de ce monde qui ont pour nom injustice et humiliation, famine et misère, violence, pillage, destructions, vies piétinées, guerre. N'oublie pas. " 
(13 décembre 2016) 

               
encre de Chine sur Montval ( 24x32)

dimanche 11 décembre 2016

Se perdre pour se retrouver



"Se perdre pour se retrouver



Il suffit parfois d’un moment d’inattention comme une étourderie pour se perdre. On vous a dit où trouver cette échoppe dans laquelle vous achèterez l’encre de Chine et vous voilà perdu dans cette ville que vous ne connaissez pas. Alors il était si aisé de demander l’aide de cette chevelure brune qui vous offre d’abord l’hospitalité de sa table avant de vous servir de guide. Cette chevelure brune que vous allez suivre et à laquelle vous allez attacher votre vie."
 (11 décembre 2016)

encre sur papier (40x50)

mercredi 7 décembre 2016

Vis

" Ta douleur elle est là. Tu la portes en toi. Elle a envahi tes jours et tes nuits. Comme ce fleuve qui en cette saison des pluies inonde la ville apportant la boue et la moisissure dans les maisons ta douleur se répand autour de toi touchant le cœur de ceux qui t'aiment. Dis leur de ne pas être accablés, de ne pas être tristes. Autour de toi il y a tellement de gens en attente de ce que tu as à partager. Des hommes bons et travailleurs, des femmes simples au sourire si doux qu'il est bon de côtoyer. Des enfants qui attendent et sourient à demain.Bois, mange, peints, aime. Vis." 
(6 décembre 2016)

              
Encre et brou de noix ( 23x35)

lundi 5 décembre 2016

Nos doigts

Nous sommes comme naufragés quand nous perdons le contact physique d'une personne aimée. C'est pour cela sans doute qu'enfant nous aimions dans la rue tenir la main de notre mère. On dirait que nos doigts se détachent et partent à la dérive jusqu'à ce qu'ils trouvent la douceur rassurante d'une peau où se poser. 
(05/12/2016) 

             
encre (32x24)

vendredi 2 décembre 2016

les mots sont comme des passerelles

" Les mots sont aussi parfois comme une passerelle tendue entre deux êtres et que eux seuls sont capables d'emprunter. Et je me souviens de phrases où se mêlaient des mots de plusieurs langues dont nous seuls pouvions comprendre le sens et où il était question de passer le pont..."
(2 décembre 2016)  


 
encre sur Arches ( 38,5x 57)

jeudi 1 décembre 2016

Les mots

Les mots peuvent être comme un tableau abritant les plus belles choses. Il suffit d'un seul mot parfois pour que surgisse au plein jour des choses qu'on pensait disparues et qui nous font monter les larmes aux yeux comme lorsque nous sommes confrontés à l'improviste à une vieille photo jaunie où nous retrouvons l'image d'une personne désormais disparue. Nous nous souvenons dans ces moments là de la chaleur d'une main, de la douceur d'une peau, le son d'une voix, de l'éclat d'un sourire aussi bien que d'une ombre passant au fond des yeux, d'un rire fou ou de larmes inondant un visage, de la chaleur d'un corps tendu vers le lendemain. Nous nous souvenons alors des couleurs que prenaient chacun de nos instants et ce ne serait pas douleur que d'en peindre le tableau. 
( 1 décembre 2016 )

   
encre et pigment (30x30)