mardi 30 mai 2017

Le Vietnam dans un bol de riz



« Ăn cơm ». Au Vietnam, pour s’enquérir de savoir si vous avez mangé, on vous demandera « ăn cơm chưa ? »  qu’on peut traduire par « est-ce que tu as mangé du riz ? » comme s’il était inconcevable qu’un repas ne soit pas constitué avant tout de riz.

J’aime penser que les vietnamiens sont à l’image du riz qui constitue la base essentielle et quotidienne de leur alimentation. Il existe différents mots pour désigner le riz selon le stade où il se trouve depuis les jeunes pousses vert tendre jusqu’au riz cuit consommé en passant par le riz dans l’épi que l’on moissonne, celui qui sèche au soleil ou encore le riz vendu sur le marché.

En France le riz ne doit pas coller, les grains doivent bien se détacher les uns des autres et l’on aime l’assaisonner selon différentes recettes. Au Vietnam le riz est servi par la maîtresse de maison qui tient près d’elle le plat dans lequel elle l’a fait cuire. Le riz est donc servi dans un bol et mangé avec des baguettes. Les grains doivent être bien agglutinés les uns aux autres. Les vietnamiens comme les grains de riz dans leur bol se trouvent comme agglutinés les uns aux autres. C’est certainement ce qui en a fait la force lorsqu’il s’est s’agi de lutter contre des puissances militaires réputées bien supérieures.  Objet usuel, le bol est simple, sans fioriture, fait le plus souvent de faïence blanche ordinaire qui rappelle le caractère simple du peuple vietnamien dont le mode de vie est encore en grande partie lié à l’agriculture. . 




 


lundi 15 mai 2017

Des horizons d'encre

Moissons. Des mois de labeur pour semer, entretenir, veiller. L'eau et le soleil ont travaillé. Les lourds épis dorés annonçaient une belle récolte. La machine est venue. Hommes et femmes s'activaient pour charger dans de lourds sacs de toile le précieux grain. Sur la route le grain est étalé, séché, vanné ... Dans la rizière le chaume sèche au soleil de mai. Mis en tas et en bottes, il servira de litière aux buffles et aux vaches. Ce qui reste est brûlé. On voit sur la plaine s'élever des brasiers et une épaisse fumée âcre qu'emporte la brise ne laissant que de vastes champs noircis et des horizons d'encre. 







 encre de Chine sur "giây do" ( 32x42)