Branches dénudées
Percent les nuages
Hélas le carambolier est mort
encre sur papier xuan (51x30)
Pas de mot
Il n'y avait pas de mot
Sauf à redire
A répéter
Papier
Pinceau
Encre
Et respiration
Souffle
Comment ne pas redire
Le glissement
Le surgissement
De la matière
J'aurais voulu dire des mots
m'ont échappé
m'ont manqué
qui n'étaient pas écrits
il ne restait que les mots
encre
papier
pinceau
et le souffle vital.
lavis d'encre sur papier "xuan" (38x50)
Au début il n'y a pas de mot
Au début il n'y a pas de forme
Au début il n'y a pas de geste
Au début il y a le vide
Le papier vide
Au début il y a l'encre
L'encre noire et l'eau
Dans les bols
Il y a eu un geste
Le pinceau a traversé l'espace
Une éclaboussure
Une forme
Il n'y a pas de mot
Encre sur papier "xuan" (40x46)
Le pinceau chargé
d’encre vient tracer un premier trait à la surface vierge du papier. Le premier
trait crée. Il divise l’espace, donne la
direction, engendre l’acte et donne naissance à l’image. Entre le plein et la
vacuité, s’ouvre un espace infini au regard. Moment où le cœur se serre lorsque
ayant avancé la main, on se retire pour être spectateur de cette image jusque
là inconnue.
Spectateur de cette image de moi et la
donner à voir pour être plus près des autres. Instituer
l’autre comme spectateur de cette image
qui par là finit d’être de moi.
Et m’étant perdu sur mes pas, me voici étonné de voir une présence dans la
trace de cette absence.
Car
peindre est un acte d’amour.
Jour de pluie dans la rizière
pour ramasser les escargots
il a gardé son chapeau de paille