lundi 29 juin 2020

"Nous ne mourrions pas tous"

Nous ne mourions pas tous. Nous avions traversé, comme les peuples du monde, c'est à dire ceux-là qui ont eu la chance de passer à travers le tourment, ceux-là qui n'ont pas été impurement et pas si simplement effacés de la face sombre comme de la face ensoleillée de la Terre, nous avons l'habitude, n'est-ce pas, de ces traversées, de cela qui est Océan furieux sur nos destins nos errances. Et c'est pourquoi, oui, nous comprenons les Chaos. Il y en a beaucoup, le sel de la Diversité, qui ont traversé les premiers, ils ont dépassé les limites et les frontières, ils mélangent les langages, ils déménagent les langues, ils transbahutent, ils tombent dans la folie du monde, on les traque du knout de l'identique, on les fouailles de la cravache de l'exclusif, on les refoule et les exclut de la puissance du Territoire mais écoutez, ils sont la terre elle-même qui jamais ne sera territoire, ils vont au devant de nous, leurs souffrances nous ouvrent des espaces nouveaux, ils sont les prophètes de la Relation, ils vivent ce tourbillon ils voient, loin devant, ce point fixe qu'il faudra dépasser une fois encore. Émigrés de tant de grandes villes, vagabonds échoués dans des hameaux hystériques de solitude, Antillais éparpillés ou Gitans qui se rassemblent, pacotilleuses pagayant, et pagaillant, dans toute la Caraïbe et touchant au continent par ces ports de marchandise au petit détail, Miami ou Cancun, et déversant dans San-Juan ou Kingston, Fort-de-France ou Port-au-Prince, peuples entiers qui soudain changent de langue, paysans qui ne reconnaissent pas leur pays, hâbleurs et déballeurs courant les banlieues ou régissant dans leurs villages, et puis rapaillés entassés avec Anestor Salah dans des galeries enfumées, entre des sculptures de faux africains et des branchures de chanvre, femmes sans abri et enfants des rues qui ont dépassé toute dimension perceptible, ils tombent dans ce tourbillon et ils fixent hagards ce point inaltérable vers où ils dérivent. " EDOUARD GLISSANT " TOUT-MONDE"


encre, acrylique , craies sur papier journal collé sur canson (40x30) 

samedi 27 juin 2020

mercredi 17 juin 2020

Epanouissement

Ce mouvement
Ce souffle
Cette respiration
Cette vitalité
Qui est intrinsèquement
Liée au geste
De la main
Liée à l’épanouissement de l’encre
Qui nourrit le vide du papier 

encre sur papier "xuan" ( 50x35)

lundi 15 juin 2020

Vitalité


Besoin de respirer
De ce souffle
Mêlant à la vue
L’eau fluide
Et l’encre épaisse
A la surface du papier
Souffle  
Respiration
Mouvement
Vitalité



encre sur papier "xuan" (40x51)

vendredi 5 juin 2020

Masque à la montera

acrylique, encre et pastels gras sur papier journal  collé sur papier aquarelle (42x29,7)