Je suis celui qui se réveille la nuit
Et ne sait pas pourquoi il est dans ce lit
Je suis l’enfant qui attend
Je suis le drap mouillé
Je suis le père qui entre tard fourbu
Je suis le bureau d’embauche fermé
Je suis la mère qui compte la fin du mois
Je suis les hématomes et un nez brisé
Je suis un camp de toiles sous la neige
Je suis l’embarcation que les gardes arrêtent
Et je suis au fond de la Méditerranée
Je suis les chemins qui passent par la montagne
Je suis un chien qui aboie sur le passant
Je suis la femme et son enfant que l’on voit sur le trottoir
Je suis le vieux sous le porche couché sur son carton
Je suis celui qui tend la main au feu rouge
Je suis la gale, le chagrin, la peur, la honte
Je suis la chose jetée
encre sur "giây do" , 30x40